Caractéristique des tendances et véritable accessoire de mode, le sac à main a une place privilégié dans les garde-robe. Mais derrière ce simple objet se cache parfois des récits qui ont marqué l’histoire. Emblématiques et intemporels, vous les connaissez sans nul doute, mais savez-vous pourquoi sont-ils devenus si iconiques ? C’est ce que nous allons découvrir, au travers de six pièces créées par de grandes maisons de luxe.

Un modèle, une icône

Trois marques de luxe, pour trois femmes de légende. De Gucci à Hermès en passant par Dior, revenons sur ces maisons qui ont choisi de nommer l’un de leur modèle en l’honneur d’une femme d’influence.

Jackie par Gucci

À l’origine répondant au nom de « Constance », le modèle Jackie de Gucci a fait son apparition dans les années 60. À l’époque, Jacqueline Kennedy-Onassis, l’épouse du président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy, tombe sous le charme de ce sac au design typique de cette période marquée par les couleurs pop, la libération de la femme et les clichés désormais vintage de la first lady et ses lunettes XXL. 

Trois ans après sa création par la maison italienne, « Jackie » commande pas moins de six modèles de ce Gucci. Au devant de la scène ses tenues étant décryptées dans les magazines du monde entier, la première dame est alors largement photographiée portant ce sac en cuir en lisse. Gucci renomme ce modèle en l’honneur de celle qui aura contribué à faire de ce sac un véritable classique.

Réédité en 2009 sous le nom de « New Jackie », il est aujourd’hui vu aux bras de nombreux fidèles de la maison florentine, aussi bien féminins que masculins. 

Kelly par Hermès

Passons désormais à l’histoire de l’un des sacs les plus iconiques de l’industrie du luxe. Nous voulons bien entendu parler du Kelly d’Hermès

C’est en 1892 que la maison française créé ce modèle à destination non pas des dressings d’amateur de mode, mais plutôt des cavaliers. En effet, Hermès s’est construit autour des accessoires équestres haut de gamme, où comme le précise la maison, en 1880, les clients venaient entre autre « faire fabriquer des harnais et des selles sur-mesure ». 

À l’origine, ce sac sert donc à transporter les équipements des cavaliers. Durant des années, ce modèle est décliné et connaît plusieurs formes et différents noms. Mais c’est en 1954 que les prémisses d’un mythe se dessinent. 

À cette époque, Grace Kelly est à la recherche d’accessoires pour un film du réalisateur Hitchcock dont elle est l’actrice. Immédiatement, la jeune femme aurait été conquise par l’univers de ces créations françaises, qu’elle adopte dans sa garde-robe personnelle. 

Quelques années plus tard, un cliché marquera alors l’histoire. Grace Kelly, devenue la femme du prince Rainier, est photographiée portant son sac Hermès devant son ventre, afin de dissimuler sa grossesse qui était non officielle à l’époque. Cette image fait la une des magazines, et les femmes se rendant dans les boutiques Hermès demandent un « Kelly », en référence à cette photographie qui a fait le tour du monde.

21 ans plus tard, le modèle est alors baptisé Kelly et devient l’un des classiques les plus prisé au monde.

Lady Dior

En automne 1995, Lady Spencer, dite Lady Di est attendue en France à l’occasion de l’inauguration d’une exposition en l’honneur du peintre Cézanne. À cette époque, Jacques Chirac est à la tête du gouvernement. C’est tout naturellement donc, que sa femme Bernadette entreprend d’offrir quelque chose de spécial à Lady Di pour sa venue. Un cadeau qui saurait mettre en avant le savoir-faire français.

C’est vers Dior que Bernadette Chirac se tourne. Le modèle « Chouchou », au stade de prototype et qui n’a jamais été révélé au grand public est choisi pour être porté aux bras de la princesse. 

Avec son motif en cuir inspiré des chaises Napoléon III présentes au siège de la maison, ce modèle est vu dans le monde entier et pour cause. La princesse de Galles multipliera les photographies le Lady Dior à la main, notamment lors de grands événements, comme celui du prestigieux MET gala, événement au profit du Anna Wintour Costume Center donné au Metropolitan Museum of Art de New York.

Aujourd’hui, cette pièce avec ces charms et ses coutures en cannage est toujours aussi populaire, indémodable. 

Un modèle, une innovation

Dans l’univers du luxe, le sac est un accessoire qui s’ancre dans les tendances, mais pas seulement. Rappelons-le, il est d’abord adopté non pas pour le style, mais pour son utilité à transporter des effets personnels. Innovation et révolution, revenons sur trois modèles qui ont marqué le monde de la maroquinerie.

2.55 de Chanel

1929. Gabrielle Chanel, dite « Coco Chanel », fondatrice de la maison éponyme et réputée pour sa vision avant-gardiste, brise une nouvelle fois les codes en imaginant un sac aussi pratique qu’esthétique. Inspiré par les sacoches militaires portées au travers du corps, Chanel allonge les chaînes de sa création pour développer un sac qui se porte facilement à l’épaule et où les femmes peuvent retrouver leurs affaires, en un coup d’œil. 

À cette époque, ils sont traditionnellement portés à la main ou encore à l’avant du bras. Mais bien décidée à libérer les femmes en proposant un sac moins encombrant et plus pratique à porter, Chanel lance son modèle 2.55, en février 1955, qui deviendra l’un des it-bags de la maison. 

D’abord décliné en trois versions, il connaît un véritable succès et ce modèle en cuir matelassé est adopté par des femmes iconiques comme Elisabeth Taylor, Jackie Kennedy ou encore Catherine Deneuve.

Dans les années 80, Karl Lagerfeld reprend alors les codes de ce modèle pour créer le 11.12, une pièce iconique arborant pour la première fois le désormais mythique fermoir en double C. 

Speedy de Vuitton

Créé dans les années 30, le modèle Speedy de Vuitton est pensé pour être un bagage à main suffisamment grand pour contenir des effets personnels tout en étant compact, afin d’accompagner simplement les voyageurs dans leurs déplacements. À l’origine c’est d’ailleurs au nom de « L’express » auquel répond ce modèle imprimé du monogramme LV. 

Trente ans après sa création il devient véritablement emblématique, après ses nombreuses apparitions aux bras de l’actrice Audrey Hepburn. Cette dernière fera la demande d’un format plus petit encore, Louis Vuitton donnant alors naissance au Speedy 25

Les années passent et le modèle connaît différentes déclinaisons et collaborations, notamment avec Takashi Murakami, un artiste mêlant art traditionnel japonais et inspirations manga. La maison connue pour proposer sans cesse de nouvelles visions de ces classiques ajoute une bandoulière amovible à certaines créations en 2011, et c’est notamment le cas pour son modèle phare, le Speedy. 

Bamboo de Gucci

Pour cette dernière histoire, remontons dans les années 50. Après la seconde guerre mondiale, les matières premières sont rares et c’est à ce moment que Guccio Gucci, maroquinier italien fondateur de la maison de luxe, casse les codes de l’époque grâce à une idée innovante

Pour pallier le manque de cuir, l’idée d’utiliser du bambou lui vient. Une matière solide et surtout largement disponible à cette époque. Dans les ateliers italiens, cette plante originaire d’Asie et d’Amérique est alors travaillée pour lui donner une forme incurvée, puis grillée lui donnant cet aspect brunâtre. Le sac Bamboo marquera un tournant pour Gucci.

La maison qui a fêté ses 100 ans cette année, maintient son positionnement autour de concepts novateurs, avec le lancement de Gucci Vault notamment, une plateforme mettant en avant des pièces d’archives et des designers triés sur le volet . 

Ces récits montrent comment les marques de luxe ont marqué le temps pour s’imposer durablement dans l’histoire. Entre hier et demain, héritage et enjeux futurs, aujourd’hui les grandes maisons utilisent à la fois la nostalgie et leur ancrage en tant que marque établie depuis des décennies, tout en s’appropriant les codes du digital pour séduire les générations à venir. 

Posted by:Esther

Content Manager

Leave a Reply